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Templiers 2011 : Christophe G, Yvan et Francis au départ du 106km, Tony sur le 71km, Julien, Tom et Sylvain sur le 40km, Jill sur le 22km et Morgane sur le 9km, c'était les forces en présence sur ce festival 2011.....
Ci-dessous, les premières réactions, celles de Tony, Julien et Christophe....
Voilà nos premières impressions :
Les plus :
- La beauté des paysages, inconnus pour nous à ce jour.
- Le nombre de coureurs, tu n'es jamais tout seul.
- Le cadre de l'arrivée.
- Les ravitos complets
Les moins :
- L'état d'esprit "course sur route" : pas de sensibilisation de l'orga sur l'esprit trail (respect de
l'environnement, sécurité) donc plein de déchets sur le parcours et indifférence des coureurs / aux blessés.
- Des bénévoles pas toujours chaleureux.
- Les sentiers monotraces dans les difficultés où tu ne peux pas doubler.
- Le parcours trop roulant à mon goût : de longues portions où il faut envoyer (ce qui m'est pénible actuellement)
et pas assez de parties techniques.
- Le manque de précision du kilométrage pour les ravitos et l'arrivée (+ 6km). A 7,5 km/h de moyenne, ça rajoute
vite 1h de course ce qui n'est pas négligeage.
En résumé, c'est une course à faire mais on reste sur notre faim par rapport à l'état d'esprit.
Tony (et Mathilde)
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Templiers 2011
L’expédition était programmée depuis longtemps, inscriptions, réservations des paddocks, l’entrainement un peu accentué dans les dernières semaines.
Départ du Nord Deux-Sèvres le mercredi matin 5H30. Yvan démarre avec Francis (dit Cisco) et Christophe le lendemain à 4H00 pour l’Ultra la plus grande distance (106 Km) du Festival des Templiers. Le mot Festival est tout à fait de rigueur car c’est un festival, d’efforts, de courses, de paysages...
La route s’effectue correctement avec les arrêts qui s’imposent, déjeuner, courses de dernières minutes, changement de chauffeur. Nous allons rouler 8H00 pour rejoindre le village des Templiers. Nous allons de suite retirer nos dossards puis retrouvons les radoïstes Christophe et Francis copains de guerres avec Yvan pour le lendemain. Tout le monde est motivé, c’est de bons augures.
Ensuite direction le gîte que nous avons loué à Sainte Eulalie de Cernons à 25minutes, nous trouvons facilement (bravo les orienteurs), nous sommes très bien logés, le paysage est fantastique. Les montagnes sont de chaque côté. Nous laissons Yvan préparer ses affaires, pendant que le repas se prépare. La nuit va être courte puisque nous devons partir à 3H00 du gîte pour être dans les temps. Tout le monde va se coucher tôt…
Le réveil sonne et c’est la course de nos trois larrons. Yvan est près, il fait froid, la voiture est givrée ! (-5°c). Sur le lieu du départ, nous retrouvons Christophe et Francis ils sont ensemble sur la ligne de départ. La musique démarre et les feux de Bengale renforcent le sentiment de peur des coureurs qui flotte dans l’air, d’incertitude ou de stress mélangé à l’envie d’y aller, l’excitation : les frissons dans le dos. Les voila partis, nous repartons nous coucher, le sommeil compte pour être en forme le lendemain.
Nous recevons un message d’Yvan au 58ème Km tout va bien, nous sommes rassurés. Le matin nous étions en pèlerinage à Roquefort, où nos pensées allaient à nos coureurs, amateurs comme nous, des divinités gustatives.
Dans l’après-midi vers 16h00, la mauvaise nouvelle tombe. Yvan et Francis arrête la course au 65ème sur blessure. Yvan ne peut plus avancer à cause d’une cheville trop endommagée suite à une entorse en début de parcours. Francis est lui aussi contraint d’arrêter, le pied complètement malmené par le terrain. Ils doivent attendre les barrières horaires pour rentrer, ils ont froids. Les voila arriver vers 18H00 au village des Templiers. Ils sont déçus bien entendu mais ils font preuve de raison et c’est bien ! Ce type d’épreuve impose cette sagesse. Des courses, il y en aura d’autres, ils s’y projettent déjà…
Christophe va terminer la course en 20 H 34, bravo et félicitation à l’artiste des Causes dans cet ultra qui n’aura épargné personne.
Le samedi arrive, aux plus courtes distances de se mettre en route. Morgane est engagée dans la Templière (départ 15H30), Jill sur le semi-marathon (départ 16H00) et Tom, Sylvain et moi sur le marathon (départ 13H15).
L’afflue de personnes est tellement important que nous devons faire déjà 2 Km pour rejoindre la ligne de départ, je trouve que c’est très bien cela fera l’échauffement, même si beaucoup courraient dans tous les sens, échauffement ou prétexte échappatoire du stress montant. Je n’en serais pas plus.
Nous sommes à l’heure et c’est le principal. Je ne retrouve pas nos radoïstes au départ, la musique commence, derniers encouragements de Jill et s’est parti. Objectif finir, arriver au bout de cette distance tout en s’amusant, sport passion que l’on prône à rado et que je porte également dans d’autres disciplines équines.
Le départ est rapide pour certains, moins pour moi, je me trouve un petit 10 km/h d’échauffement, le souffle est là, les sensations sont bonnes çà double, je double, çà discute, je me concentre dans cette anarchie marathonienne.
Au bout de 2 Km, le ton est donné, le dénivelé fait parler nos mollets, çà passe. Nous pouvons voir les 1ers qui sont déjà loin, formant une chaine sur le massif rocheux qui se dessine harmonieusement devant nous. Plus nous avançons, plus cela monte, je marche dès que j’estime que je dépense trop d’énergie. Nous arrivons à un sentier qui s’avance vers le sommet, et dramatiquement nous sommes bloqués, trop de monde dans la pente qui force. Et la commence une interminable attente. Nous allons être bloqués entre 30 et 45 minutes à quasi arrêt. J’en profite pour m’alimenter et déployer mes bâtons qu’Yvan m’a judicieusement conseillés, ils me seront d’une aide précieuse sur l’ensemble de la course. Je pense à Jill qui va passer sur ce même début de parcours et qui aurait besoin de bâtons elle aussi, je sais qu’elle part sans puisque ce n’est pas conseillé.
Enfin les chemins s’ouvrent et cela repart, la montre ne s’est pas arrêtée pour autant et la barrière horaire des 11 km s’approche à grand pas. J’augmente l’allure après l’heure cela sera trop tard. J’y arrive avec 10 minutes d’avance, çà va, je m’arrête pas au ravitaillement.
La structure des sols rencontrés sont divers sable, tourbe, roche, il y en a pour tous les goûts ! Montées descentes s’enchainent sans nous laisser respirer. J’accélère dans les descentes pour faire monter l’allure moyenne, je dois rejoindre le dernier ravitaillement en moins de 5H15 qui correspond à la barrière horaire. Il est hors de questions de pas être dans le temps. Une descente s’annonce et je reconnais que c’est bien le plus dure pour moi, le sol constitué de terre et de gravier est très glissant. Plusieurs fois je me retrouve sur le coude ou les fesses, mais rien de mal. Et puis quand vous voyez que cela ne déscend plus et bien je vous le donne en mille ! Çà monte ! Pas le temps de respirer faut monter et je me régale dans ces pentes, c’est dur mais on avance.
Certains s’arrêtent pour reprendre leur souffle, je me retrouve avec une concurrente qui a la même vitesse d’ascension que moi. Alors nous nous suivons avec encouragement mutuel. On partage notre panorama avec les coureurs que l’on sollicite pour qu’ils accrochent le rythme que nous sommes en train d’imprimer. C’est la dernière grosse difficulté avant le dernier ravitaillement, il reste 1 heure donc tout va bien pour le moment. Je n’ai toujours pas croisé Tom et Sylvain. Je pense qu’ils sont devant, j’espère que la musique est aussi belle pour eux que pour moi.
De plus en plus de spectateurs encouragent les concurrents sur le parcours, 4x4 de rigueurs pour ces nourrisseurs d’encouragements qui annoncent la distance restante pour le dernier ravitaillement.
La bergerie est à vue, superbe bâtiment, réaménagé en étable pour templier. Je vérifie ma réserve d’eau, même pas besoin de refaire le plein. Je regarde l’heure, dans une heure la nuit sera là, je décide donc de troquer ma casquette pour le bonnet et j’installe la frontale. Je mets également le coupe vent, les manchettes, le froid est là près à nous endormir !
Je reste que très peu de temps au ravitaillement, il faut rentrer, deux grosses ascensions m’attendent et je souhaite les faire de jour ! La dernière est redoutable, je passe devant beaucoup de coureurs, asphyxiés, couchés, le regard agar. Je leur demande si tout va bien. Evidemment que non ! mais je cherche à savoir si c’est grave ou simplement un passage à vide. Les réponses sont diverses, « besoin de respirer », « manque d’air », « c’est dur », leur regard en dit long et je les encourage, « c’est la fin (dans 6 Km) ».
Je suis comme depuis 5 minutes tout seul, face à ce spectacle, la vallée dans le bas, je marche à flanc de coteaux, je ne peux pas utiliser les bâtons c’est trop juste. Le ravin m’oblige à pencher de l’autre côté, on ne sait jamais si la lucidité nous quitte… Je peux admirer le coucher le soleil qui passe dessous le pont de Millau, prouesse technique ou insouciance humaine, cette vision laisse le géographe qui m’habite à la réflexion. Le spectacle est à couper le souffle, déjà malmené. Il fait de plus en plus sombre et faut se résoudre à allumer la frontale. Je double des personnes qui dans le noir, fouillent frénétiquement dans leur sac pour trouver la lumière qui va les guider jusqu’à la fin du parcours. Une personne se réfugie sous ma lampe, il ne voit pas suffisamment avec la sienne. Nous pouvons admirer alors la vallée éclairée par la vie nocturne qui se met en place.
J’espère que Jill est bien arrivée sans blessure, Morgane aussi.
La dernière grosse descente est encore plus dure sans la lumière du jour, nous traversons une très belle grotte, et nous descendons encore. J’entends au loin, le son de l’arrivé, les jambes vont, j’accélère dans la descente où j’espère retrouver à l’arrivée tous les radoïstes. Progressivement l’objectif est à vue, de plus en plus près et les derniers mètres. Ils sont tous là, Jill, Yvan, Morgane, Tom et Sylvain. J’en termine donc en 6H40, Tom est arrivé environ 10 minutes avant, et Sylvain bien avant pendant le jour.
Jill termine après 3H30 d’efforts, elle aussi a été bloquée pendant 45 minutes au bout de 3 km de course pour la première ascension. Sa course s’est bien déroulée même si les descentes ont été compliquées. Jill en termine avec enthousiasme. Et prête à recommencer.
Morgane réalise sa course en moins d’une heure, 58 minutes. Contrat rempli comme elle se l’était fixée.
Nous sommes contents de notre succès du jour. Les coureurs continuent d’affluer pendant que nous quittions ce terrain de jeu qui peut être redoutable, nous voyons encore de nombreuses lucioles dans la montagne et je songe au chemin qu’il leur reste à parcourir. Jusqu’au denier mètre, la vigilance est de rigueur, les chemins près à glisser sous nos pieds, peuvent à tout moment mettre fin à notre objectif.
Les Causes Aveyronnais sont décidemment généreux malgré la sécheresse visible au premier coût d’œil, si vous souhaiter voir des vautours, randonner, faire du sport, le lieu territoire s’y prête volontiers.
Bon voyage aux prochains qui seront de l’aventure !
Julien
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Bonsoir Gill,
Au fait … tu avais raison, j’étais capable de le faire.
La dernière semaine avant la course, j’ai douté un max, mais une fois à Millau, l’ambiance du festival m’a permis de mettre tout ça en arrière plan.
J’ai adoré ce trail, tout y était, paysages magnifiques, ravito nickels, zones techniques (pierrier à gravir de face), etc.
Le moral était bon, même s’il y a eu des moments difficiles comme la barrière horaire du km 64. En fait il y avait 4 km de plus à faire et là, le moral en a pris un coup car mon avance à fondue comme neige au soleil. J’ai cru que tout était cuit.
Je n’étais pas le seul car des gars ont été se plaindre aux personnes qui pointaient les coureurs.
Je suis reparti du ravito en me disant « c’est sans doute cuit, mais fait ce que tu peux »
La barrière suivante … encore un problème de kilométrage, 2km de plus que prévu. Beaucoup de monde parlait des problèmes de distances erronées de 106 on arrivait à 112, mais j’y croyais à nouveau car même si je n’arrivais plus à courir sur le plat, j’arrivais à marcher vite.
Je me suis aperçu que les gars qui me doublaient, je les reprenais dans les côtes et ça, c’est génial pour le moral.
La dernière ascension, je l’ai faite sans souci, j’avais une pêche d’enfer, j’ai fait toute l’ascension sans une seule pose et en doublant pas mal de monde. Du coup, lorsque j’ai pointé la dernière barrière horaire à la sortie du ravito, j’avais 1h00 d’avance.
Après … j’ai savouré les 8 derniers km.
La vue sur Millau de nuit, c’est superbe, mais la dernière descente aussi était superbe, une descente face à la pente sans virages, un truc hyper dur pour des muscles fatigués. D’ailleurs, je me demande comment font les gars qui n’ont pas de bâtons.
J’ai terminé en courant, car je ne voulais me faire doubler par les petites lumières qui arrivaient derrière moi, trop vite à mon gout.
Difficile de décrire ce qui se passe dans la tête au moment où l’on passe la ligne d’arrivée.
Je pensais régulièrement à Francis et Yvan en me demandant où ils étaient, car après quelques kilomètres de course nous n’étions plus ensemble. A chaque ravitaillement, j’espérais les voir, mais ils n’étaient pas là.
Je pensais que Francis était loin devant, car il était devant moi lorsque je l’ai perdu de vue, il avançait vite et se sentait très bien.
Yvan, je ne savais pas du tout s’il était devant ou derrière.
Le lendemain, j’ai vu Francis et j’ai appris qu’ils avaient abandonné tous les deux à Veyreau. Triste nouvelle, mais je sais que Francis est déjà motivé pour recommencer et ça, c’est génial. J’espère qu’Yvan a la même motivation.
Moi … et bien j’ai déjà envie de remettre ça.
Encore merci de m’avoir encouragé à tenter l’expérience.
Christophe