Pour bien figurer dans un raid comme Flying Avent’hure, il faut à la fois être au top
physiquement et bien réfléchir avant de faire des choix stratégiques.
Ils viennent d'arriver. En ce début de dimanche après-midi ensoleillé, à Verrines-
sous-Celles, Romain Grolleau et Marc Mauny ont la banane. Bien sûr, quelques erreurs d'orientation devraient leur coûter une place dans le Top 10. Mais ce duo de circonstance savait que la victoire serait difficile à décrocher.
" C'est la capacité à s'orienter qui fait la différence parmi les meilleurs "
« On ne se connaissait pas avant le début du raid. On a été mis en rapport par un ami commun commente Romain Grolleau, un Deux-Sévrien de Saint-Loup Lamairé qui débute dans la discipline. J'ai débuté il y a quinze jours, par un mini-raid en Charente-maritime, et je ne sais pas m'orienter. »
Cette fois, l'épreuve ultra des Flying Avent'hure proposait près de 150 km, sur deux jours. Avec au programme du VTT, de la course d'orientation, de la course à pied, mais également des disciplines moins courantes comme le tir à l'arc ou à la carabine, ou de la spéléo.
« Il ne suffit pas d'être en forme physiquement. Il faut aussi pouvoir s'orienter correctement ajoute son coéquipier d'un jour, Marc Mauny, de Saint-Aubin d'Aubigné (35), adepte du raid nature depuis une quinzaine d'années, licencié en course d'orientation et vanqueur de l'ultra des Flying en 2012. Il faut bien étudier les cartes et après chaque balise trouvée, savoir très rapidement dans quelle direction repartir. C'est la capacité à s'orienter qui fait la différence parmi les meilleurs. On fait fonctionner à la fois le physique et l'intellect et il y a un équilibre à trouver entre les deux. »
Pour ce duo baptisé " les amis de Steph ", il y a eu quelques petits ratés. Mais qu'importe le résultat. Les deux hommes se sont faits plaisir. « On a vécu de belles sensations au cours de ce week-end » affirment Romain et Marc, attablés devant une " mousse " bien méritée, les bras griffés par les ronces à force d'y chercher les balises.
« Moi qui vient du trail où on a juste à gérer ses efforts, dans le raid nature, je m'aperçois que c'est plus complexe car on multiplie les modes de progression, parfois dans des situations délicates car inattendues. Ce qui rend cette pratique très sympa. Ce week-end, le challenge était de se faire plaisir et c'est réussi » détaille Romain Grolleau.
Son alter ego d'Ille-et-Vilaine présent à ses côtés ne dit pas autre chose. La plupart des autres participants du raid Flying Avent'hure non plus.
Pour tout savoir sur le raid multisport :
Une activité hybride...
Le raid nature est une activité hybride répondant à plusieurs formats. Elle échappe donc aux codifications et présente une multitude de profils différents. En règle générale, les activités de base d'un raid nature sont le VTT, la course à pied (le plus souvent en mode course d'orientation) et le canoë. Cette année, cette dernière activité était absente du Flying Avent'hure, le niveau d'eau ne le permettant pas. En revanche, les inscrits du raid deux-sévrien, très axé sur la course d'orientation, ont également eu au programme des disciplines moins courantes comme le tir à l'arc et à la carabine, la spéléo, et la tyrolienne.
…adaptée au terrain
Dans certaines régions, les organisateurs peuvent aussi proposer du canyoning, de l'escalade du ski ou des raquettes, autant de pratiques difficiles à trouver en Deux-Sèvres.
Le rôle crucial de l'orienteur
Aujourd'hui, dans tous les raids nature, l'orientation a pris une part prépondérante. Dans une équipe de deux, le rôle de l'orienteur est donc devenu primordial pour faire avancer un binôme ou une équipe plus importante. C'est sur lui que repose la capacité de l'équipe à avancer dans l'épreuve.
Du sport, mais pas que…
Le raid nature ne relève d'aucune fédération délégataire. La grande majorité de ces épreuves sont organisées par des associations loi 1901, pas par des clubs. Il n'y a donc pas de titre de champion de France de décerné. D'ailleurs, l'aspect compétition n'est pas ce qui prime le plus, même si dans chaque raid, les meilleurs sont des sportifs émérites. L'idée, c'est de faire participer tout le monde, et de faire en même temps découvrir les recoins peu connus d'une région.
Une explosion en quinze ans
Les raids nature sont passés de dix épreuves par an en France il y a quinze ans à plusieurs centaines aujourd'hui. Mais la multi-activité, et le recours à du matériel spécifique pour certaines pratiques, demeure un facteur limitant le développement en nombre des participants à chaque épreuve. Aujourd'hui, les épreuves majeures rassemblent un millier de coureurs mais la grande majorité se contentent de chiffres bien moindres.