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La question que je me pose aujourd’hui est : Sommes-nous des gens normaux ?
La réponse est ptet ben non, ptet ben oui !
Nous étions 7 radoïstes au départ de ce super raid organisé à Loches par le ROC37, alors que nos organismes pour la majorité d’entre nous auraient mérité un peu de repos, Olivier 9 jours seulement après la fin du Raid In France (110h d’effort en non-stop avec seulement 8h de repos fractionnées sur ces 110h), Manu et moi 2 semaines après le Grand Raid des Pyrénées, Denis avec une contracture à une cuisse, Bastien (21 ans), pour qui c’était son tout premier raid et tant qu’à faire sur 2 jours, David avec son genou foldingot qu’il devrait chouchouter et ménager, seul Tom était dans un état normal, mais bon pas un surentraîné non plus, non ce n’est pas le genre de la maison…… Donc de ce point de vue là, c’est NON, nous ne sommes pas normaux…..
Par contre, ne pas participer à toutes ces épreuves si bien organisées, qui demandent un temps fou pour les mettre en place, et tous ces bénévoles qui acceptent comme ce week-end à Loches de rester pendant des heures sous la pluie à un carrefour uniquement pour notre sécurité, serait de notre part une forme d’égoïsme, nous nous devons d’y aller pour récompenser toutes ces organisations, pour tout le travail qu’ils fournissent, nos petites douleurs ne sont finalement pas grand-chose à côté de tout cela… Donc de ce côté-là, c’est OUI, nous sommes normaux….
Revenons maintenant au sujet du jour, le Raid de Loches, je sais, vous allez dire que je dis toujours que c’était bien, que c’était un beau raid, que l’organisation était nickel chrome, mais c’est pourtant la vérité, c’était encore une très belle épreuve, et en regardant de près on s’aperçoit que chaque organisation devient de plus en plus pro et que nous les concurrents, nous avons beaucoup de chance d’avoir tous ces gens qui se mettent en 4 pour nous offrir à chaque fois un terrain de jeu comme nous les aimons, même si parfois les conditions météo viennent un peu gâcher la fête comme ce fût le cas ce week-end. Mais vraiment merci au ROC37 et à tous ses bénévoles, vous nous aviez concocté un super raid et nous avons pris notre pied, malgré les douleurs….
Donc samedi, nous arrivons à Loches vers 16h, pas de problème pour trouver le campement, c’est au même endroit que l’an passé, nous allons tout de suite retirer nos dossards et là déjà une surprise nous attend, nous avons été désigné pour recevoir un GPS que nous devrons porter sur tout le raid afin que nos traces soient mises en ligne sur leur site après l’épreuve. Si vous les décryptez, vous verrez que jusqu’à la fin de la C.O. d’ 1h30’, tout allait pas trop mal mais que la suite a été beaucoup moins fluide et que l’apothéose finale fût grandiose, une route interdite, au moins 5 ou 6 sens interdit, le cerveau était déconnecté depuis déjà un petit moment et nous voulions coûte que coûte être arrivés avant la barrière horaire finale de 16h ; 15h59’ et 1h29’ sur la C.O. d’1h30’ avec toutes les balises, nous avons donc jonglé au plus juste de ce côté-là, il y a au moins quelques trucs que nous avons réussis.
Bref, après avoir déposé nos VTT dans la jungle Lochoise, nous revenons au campement pour installer nos tipis et nos banderoles rado79, de ce côté-là, nous sommes au point et nous adorons ces moments d’échanges avec les autres raideurs, c’est sans aucun doute des instants de convivialité assez uniques dans le sport, gardons tous cet esprit le plus longtemps possible…
Nous mangeons et l’heure du briefing arrive, puis c’est le départ en liaison, en courant, un beau troupeau traverse la ville de Loches pour rejoindre la place de la Marne, lieu de départ réel du raid.
Les fauves sont lâchés, il fait encore jour, début des hostilités par un trail de 2km, nous sommes bons derniers, mais pas d’affolement dans les rangs rado79, nous savons qu’Olivier lui est devant avec Paco des Griffons et que nous, nous remonterons tranquillement un peu plus tard, nous sommes déjà en « gestion de nos muscles », puis nous enchaînons par une C.O. urbaine (2km), no problème, sans s’affoler nous récoltons les balises tranquillement, puis arrive le 1er tronçon canoë (3km), tout va bien et Bastien s’intègre très vite dans le groupe, ah oui, il faut que je vous précise que nous faisons le raid à 2 équipes ensemble : David avec Bastien et Denis avec moi.
Ensuite nous enchaînons par une C.O. urbaine (5km) dans la forteresse Lochoise avec 15 balises à trouver dans un ordre imposé ce qui a pour effet de nous faire visiter dans tous les sens tout le quartier en passant plusieurs fois dans les mêmes ruelles, (que c’est beau, il faudra y revenir en famille visiter d’un peu plus près !), ensuite recanoë (3 autres km, que c’est bon le canoë en nocturne), puis nous retournons au donjon pour faire la descente en rappel, Denis et David s’y collent et Bastien et moi faisons le tour de la forteresse pour les attendre au pied. Le chrono est arrêté car il y a la queue pour faire ce rappel, nous attendons un bon moment avant que nos équipiers respectifs puissent descendre pour nous rejoindre. De là nous partons avec une nouvelle carte pour trouver la piscine de Loches (toute neuve, ouverte en juin dernier).
Le but de l’attraction du jour (A ma connaissance c’est le seul raid où l’on s’empare d’un complexe aquatique), c’est qu’un des équipiers se prélasse tranquillement dans le bassin ludique pendant que l’autre essai de survivre en effectuant un parcours du combattant aquatique chronométré. Dans notre équipe, c’est moi qui endosse le rôle du militaire, çà part fort, une descente en toboggan dans le noir, je prends tellement de vitesse que je panique car je pense (en une fraction de seconde) que je vais me payer le mur de la piscine en face de moi et là par miracle (sans que je le vois) un monticule d’eau s’offre à mes jambes pour freiner le reste de mes 80kgs, mais la bouche ouverte (pendant la fraction de seconde de panique) me permet de boire une tasse mémorable, je tousse, je crois que je vais m’étrangler, mais mon esprit m’ordonne de continuer (car le chrono tourne), je continue tant bien que mal ce parcours aquatique, en plus sans mes lunettes de vue je ne vois rien, donc pour repérer les cerceaux et les boitiers des balises au fond de l’eau , c’est pas génial, je fais tout au touché sans voir, mais j’achève mon parcours comme je peux. Ne cherchez pas le plus mauvais chrono sur cette épreuve, c’est le mien à coup sûr, pardon Denis, je n’ai vraiment pas été à la hauteur sur ce coup-là, par contre Bastien pour l’autre équipe a dû faire un carton car à peine parti, (le temps que je raconte une ou deux conneries à David et Denis), qu’il était déjà sorti de l’eau…
Nous retournons à pied en liaison vers le campement, David qui connaît bien mon estomac, lui offre une batterie de pain au lait, que çà fait du bien ! Une bonne douche et à minuit 30’, nous sommes au lit. A 5h45’ c’est le réveil pour se préparer tranquillement avant le briefing du dimanche, prévu à 7h. Dans la nuit, il a commencé à pleuvoir, et là il tombe quelques gouttes, ce n’est rien à côté de ce que nous allons prendre dans la journée, du gros, du lourd, de l’averse en veux-tu, en voilà… Tom et Manu viennent d’arriver, il font le raid découverte du dimanche, ils sont un peu plus raisonnable que nous !
Bref, nous commençons par un relais C.O. avec 2 balises à trouver par équipier, puis enchaînons par un trail (4km) road-book photos, ensuite par du canoë mémo (5km), puis une C.O. (10km) avec 12 balises et un temps maxi d’1h30 pour la faire, nous faisons un bon parcours, sans jardinage, avec un peu de chance sur la dernière balise (Merci à l’équipe qui nous la offerte sur un plateau) et les 12 balises en poche en 1h29’, nous aimons jouer avec les dernières secondes autorisées…
Ensuite, 4 balises à tracer pour partir en VTT’O sur 17km, puis à l’arrivée de ce VTT, nouvelle C.O. à pied (2km) avec pour originalité 6 postes cartés, mais seulement 2 balises sur le terrain, bel exercice de position sur la carte/terrain, nous avons de la chance car nous l’avons prise du bon côté et en moins de deux, c’est classé, les 2 vraies balises sont dans la poche…
Nous repartons pour 6km de VTT en suivi d’itinéraire, pas de problème majeur si ce n’est de la pluie, toujours et encore, des averses à gogo, de la boue, des dérapages, du raid quoi ! Puis nous continuons par un road-book en bike and run et en mémo ensuite, toujours en bike and run, pas de problème, sauf que j’avais laissé mon camelback dans le parc avec mon VTT et devinez où est le problème, eh bien, c’est simple, le GPS de l’orga était dans mon camelback, donc pas de trace sur ce tronçon, je présente mes excuses à l’orga, je suis désolé, comme quoi, le cerveau devait commencer sérieusement à être en surchauffe à ce moment-là…
Et c’est là que tout bascule, il est 13h15, la barrière horaire était à 13h30’ donc nous sommes dans les temps, mais je regarde la feuille de route et je commence à calculer le temps qu’il nous faudra pour faire le reste du raid, sachant que la barrière horaire finale est 16h. Je pense qu’il vaudrait mieux que l’on shunte la C.O. (4km) qui se présente maintenant à nous et enchaîner directement par le VTT d’après, mais je ne veux pas casser le bel enthousiasme de mes équipiers et je ne dis rien, une heure plus tard David m’avouera que lui aussi avait pensé la même chose à ce moment là et qu’il l’avait dit, mais là encore soit je n’ai pas entendu, soit mon cerveau n’a pas mis en relation les bonnes connectiques si bien que nous sommes partis sur cette C.O. et que nous avons mis 1h pour la faire, la fatigue venant contrarier énormément notre progression et notre vitesse de déplacement…
Bref, c’était l’erreur à ne pas faire et bien sûr, nous l’avons faite et ensuite en voulant essayer de gagner du temps, genre ne pas prendre toutes les balises sur les 15km de VTT’O suivants, mais finalement en les tentant quand même en cours de route (La pluie a sans doute lavé nos neurones), nous accumulons les erreurs en tout genre, jusqu’à ne pas voir (nous étions, 4 quand même) une balise alors que nous sommes passés sur le bon chemin.
Ensuite nouveau PC pour partir théoriquement sur une C.O. d’1km500, il est 15h10, un des G.O. nous dit, vous avez une balise à 150m, faites au moins celle-là et pour revenir en VTT (suivi d’itinéraire, 10km) il faut 30’, ou au plus 45’ si vous êtes cuits, c’est roulant, Denis est prêt à y aller mais je dis NON on rentre tout de suite en VTT, vous allez voir, nous n’aurons pas trop de temps et effectivement les kms ne passaient pas, par contre le chrono défilait, ce n’était pas si roulant que çà et le suivi n’était pas très simple pour des cerveaux lessivés comme les nôtres, mais ce qui était rassurant, c’était de voir que la vingtaine de cerveaux qui se suivaient à ce moment là, étaient tous dans le même état, tout était débranché, tout le monde se suivait et les erreurs s’enchaînaient.
Après avoir trouver la 1ère balise de ce suivi en haut d’un escalier, nous décidons de rentrer en direct au campement car il reste 10’ et si nous continuons comme cela, nous allons dépasser la barrière horaire et c’est là que nous empruntons une route interdite et tous les sens interdits (les rues en contre sens de la liaison pédestre de la veille, pour se rendre à la place de La Marne) imités dans notre folie de vouloir terminer avant 16h par d’autres raideurs qui apparemment sont bien contents d’avoir trouvé des gars comme nous, capables de se repérer grâce aux éléments vus la veille pendant la liaison, genre les géraniums du balcon de telle maison, la mémé qui à tel carrefour faisait une manœuvre avec son camping-car etc…etc… Bien vu David, quelle mémoire !!!
Nous arrivons à 15h59, objectif atteint mais à quel prix !!!
Ensuite, tir à l’arc, discussions avec les autres raideurs, douche, repas, rangement de nos tipis, remise des récompenses, Olivier remporte pour la 3ème année consécutive le Challenge 37 des raids multisports avec les Griffons. Nous repartons tous de Loches, heureux une fois de plus d’avoir joué en pleine nature avec tous les autres concurrents, sur ce magnifique raid.
C’est certain, nous y serons en 2012, pour l’heure nous allons récupérer un peu afin de pouvoir remettre le couvert dès samedi prochain sur le raid de Saumur, y-a pas à dire, nous sommes des barjots !!!
Gill
