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Raid des Flying Sangliers : Lac du Lambon,  (22 et 23 Mai 2010) Vu par Gill

 

Je ne peux pas commencer mon reportage sans vous dire à quel point Bébert est un équipier extraordinaire, pour tous ceux qui ne le connaissent pas au plus profond de sa personnalité (restez calme, ce n’est pas ce que vous croyez) je voudrais que vous sachiez tous qu’il est  l’homme (avec un grand H) de la situation.

Quelle abnégation ! pendant 2 jours il a tout fait pour m’aider à économiser mes forces afin que je sois le plus lucide possible pour ma lecture de carte, c’est un pur plaisir d’orienter dans ces conditions là. Il a impressionné tous les autres concurrents par son courage et sa force physique : pousser un mec comme moi (79kg) en VTT dans des côtes pleines de pierres et de trous, faire de l’escalade uniquement à la force des bras, manœuvrer un canoë comme il le fait etc… etc….ce n’est pas permis à n’importe qui.

Bref, je conseille vraiment aux bons orienteurs de notre petite tribu de le prendre comme équipier car je pense que vous pourrez faire un carton même sur des épreuves d’un niveau très relevé, et maintenant dans le groupe, des bons orienteurs nous en avons plusieurs……alors n’hésitez pas, faites briller le drapeau RADO aux 4 coins de la France.

Je voudrais aussi profiter de l'occasion pour remercier le noyau dur de l'organisation du raid, car tout était nickel, rien à redire et pour nous les chercheurs de balises, là au moins la quantité est au rendez-vous, il y en a partout. J'espère que l'année prochaine nous serons encore plus nombreux à profiter de cette merveilleuse organisation. Je remercie aussi tous les bénévoles qui donnent de leur temps pour que nous puissions tous nous amuser ensemble (le noyau dur et les raideurs). Merci à tous, et vivement l'année prochaine !

 

Maintenant, passons au résumé de notre aventure, je vais peut-être me mélanger un peu les pinceaux car avec la fatigue et mon cerveau qui me joue des tours, par moment je déraille un peu……

 

Samedi 22 mai : Rendez-vous au Deffend à 6h, chargement du matos dans le camion de Bébert et direction le plan d’eau du Lambon (non loin de Celles sur Belle), arrivés sur le parking du plan d’eau à 7h20’, nous ne sommes pas les premiers  mais pas loin, par contre nous sommes les premiers à retirer nos dossards. Nous connaissons bien ce raid (treizième édition) car nous avons eu l’occasion tous les deux d’y participer un paquet de fois mais jamais ensemble dans la même équipe.

 

1ère surprise : A part les organisateurs nous ne connaissons presque personne, la clientèle raideuse habituelle n’est pas de la partie, dommage !  comme on dit « les absents ont toujours tort » , mais quand même il y en a quelques uns : David (Berry, l’organisateur du raid de Saumur : A faire en septembre) avec Déborah et leur petite fille, mais Déborah a laissé sa place à un mec, et ils font le grand raid, nous ne pourrons donc pas se tirer la bourre ensemble comme il y a 3 ans, j’étais avec Yvan cette année là et pendant tout le samedi nous étions les 2 équipes à la lutte pour la première place. David et Déborah avaient gagné le raid au classement scratch et nous après une C.O. nocturne un peu catastrophique, nous avions perdu quelques rangs au classement.

Nous rencontrons aussi Fabien et Christophe (copains d’Annie-Paule) qui étaient venus participer à leur premier raid cette année, où çà ?………………..  A St Généroux et qui depuis y ont pris goût et viennent d’enchaîner Thouars et Le Lambon, ils ont chopé le virus, comme quoi si le Ministère de la Jeunesse et des Sports nous donnait « Le feu Vert et Quartier  libre » dans notre façon d’organiser des journées sportives pour tous, nous serions capable de faire aimer le sport à l’ensemble de la planète………. Mais ce ne sera qu’un rêve………… Et pourtant !

Nous rencontrons aussi la bande de Yannis des ARA d’Angoulême (Nous serons sur leur raid le 13 juin prochain) et puis Thierry Reulet qui participe à son premier raid , lui l’ancien Champion de France de Vélo (UFOLEP) et l’ancien triathlète des années 90, Alban Guérin (vainqueur du raid de Thouars) qui là fera deuxième (sur le grand raid), comme quoi lui le basketteur est capable aussi de briller sur le multisports et quelques autres………….

 

Bon, là je change de méthode car sinon je suis parti pour vous faire 30 pages………….

 

Il est 7h30’, nous préparons nos différents sacs : toile de tente, glacière et grand sac avec toutes nos affaires pour la C.O. nocturne et celles pour le dimanche car nous donnons tout ce barda (Définition du LAROUSSE : Equipement du soldat et c’est tout à fait çà) aux organisateurs qui se chargent de transporter tout ce matos sur le lieu de bivouac du soir (Que nous ne connaissons pas).

Entre le parking et le PC course, il y a bien 500m et là déjà nous nous faisons remarquer car j’ai amené un chariot pour transporter nos sacs afin de ne pas laisser déjà quelques forces sur ce coup-là, donc çà chambre un peu, je ne l’ai pas dit mais je le pensais : « rigole, rigole, on verra bien demain qui sera devant au classement ». On se fait encore chambrer sur la grosseur de nos sacs quand nous les donnons aux bénévoles qui chargent le camion. Il faut dire que du matos, nous en avons, jusqu’à la bière pour l’arrivée du samedi soir, la burette d’huile et les chiffons pour nettoyer les chaînes de VTT, l’oreiller en dentelle pour la nuit, nous avons juste oublié les cigarettes de Bébert et l’antivol pour sécuriser nos VTT la nuit, mais nous n’avons eu aucun mal à se faire aider sur ces 2 trucs tellement dès le samedi soir certains autres concurrents étaient en admiration devant le phénomène, je dirai même le surhomme "Bébert"

Nous remontons au parking pour enfiler les tenues restantes (pour la journée du samedi) et pour vérifier nos VTT, tout va bien, sans aucune concertation, les rôles de chacun sont au point et tout en OK, il faut dire que ce n’est pas la première fois que nous naviguons ensemble et nos automatismes sont réglés depuis des années.

Nous sommes pile à l’heure pour le briefing (prévu à 8h30’), mais beaucoup d’équipes n’ont même pas encore amené leur barda au camion et n'ont pas émargé la feuille de départ, donc discussion avec les bons élèves (comme nous) et le briefing se fait à 8h45’ .

 

Briefing simple mais efficace : Balises cartées et d’autres à tracer, aucune définition et aucun n° de balise sur les cartes, les n° sont sur les pinces, donc à la balise 25 vous poinçonnez la case 25. On ne peut pas faire plus simple, mais çà enlève le petit confort habituel des définitions quand on cherche les balises sur le terrain, çà corse un peu l’affaire (çà me rappelle les raids d’y a quelques années, moi j’aime çà).

Départ à 9h, sous l’arche pour un petit trail autour du lac d’environ 2km500 (leur raid commence toujours par ce petit tour de chauffe).

 

2ème surprise : En partant super cool, nous sommes 4èmes sans se faire distancer, derrière nous il y a un petit trou. Là je commence à me dire que le niveau ne doit pas être bien relevé et que l’on allait pouvoir jouer la gagne, minimum le podium et dans ces cas-là, que ce passe-t’il, eh bien je me mets la pression, je veux tout contrôler et en fait je rentre dans une phase mentale lunaire, les pieds sur Saturne et la tête dans les étoiles, Bébert lui dit bonjour aux pêcheurs (et il y en a un paquet), il plaisante « à qui mieux mieux », je le laisse faire et je me concentre sur les activités des équipes qui nous précèdent.

Une fois le tour du lac terminé, les G.O. nous donnent une carte (suivi d’itinéraire VTT) et un carton de pointage, Bébert prend le carton et moi la carte et Go vers nos montures qui nous attendent tranquillement dans leur case, au repos (pas pour longtemps).

 

J’installe la carte sur mon porte-carte et regarde bien vers où les 1ères équipes partent, nous sortons 2 ou 3 blagues à 10 balles à nos voisins de stand et hop c’est parti, « A gauche Bébert, c’est par là », là nous commençons à appuyer sur les pédales, la course est vraiment lancée, un peu trop sans doute car je regarde la carte un peu trop rapidement et je pense qu’il faut aller au bout du lac et prendre le premier chemin à gauche ensuite. Avec la végétation, je ne voyais plus les 3 premières équipes qui étaient parties un peu avant nous et je suivais donc mon idée du bout du lac, premier chemin à gauche.

 

Première grimpette, debout en danseuse et vas-y Poupoule, 1er virage : une maison à droite, « Tiens, elle n’est pas sur la carte, sans doute une vielle carte IGN » et çà fonce, des jambes de feu et un moral à décrocher la lune, « Tiens il est bien long ce chemin, mince je n’ai pas regardé mon compteur au début du chemin pour pouvoir vérifier si l’on est encore loin du carrefour » et vas-y que j’appuie et Bébert derrière qui roule (sans doute pépère). L’embranchement suivant, à gauche, c’est bon et allez, allez, « c’est bon çà personne nous rattrape, çà confirme bien ce que je pensais sur le trail de tout à l’heure, le niveau ne doit pas être très relevé », je suis déjà sur le podium dans ma tête, il y a pas à dire je suis toujours resté un gamin, un rêveur quinquagénaire : ce doit être assez rare quand même, eh bien vous en avez un dans votre tribu.

 

Bref, arrivé au carrefour suivant, nous étions censés rencontrer une route à droite, une en face et un chemin à gauche, rien de tout çà, que des routes, Ah ! un panneau de direction, je ne me souviens plus du nom du bled, mais je le cherche sur ma carte et Bébert regarde aussi et il faut se rendre à l’évidence, nous sommes hors carte, le podium s’écroule, le rêveur se réveille, la douche est froide et c’est là que le magicien « RADOmajax » arrive pour commencer à nous remettre (surtout à moi) les idées en place. C’est certain, personne risquait de nous rattraper car nous étions les seuls fous capables de se rajouter une pénalité de 25’ d’entrée de jeu, car dans ces cas-là : demi-tour, on retourne au lac pour se recaler et pour prendre enfin le bon chemin.

 

Nous arrivons au lac, tout le monde est parti, plus d’organisateurs, plus de secouristes, il ne reste plus que les pêcheurs qui se marrent en nous voyant revenir, quelques plaisanteries entre eux et Bébert (Normal) et moi qui chauffe intérieurement, une erreur énorme de cette taille, il y a belle lurette que je ne l’avais pas faite (c’est vrai que çà fait un bail que je n’oriente plus en équipe), je regarde ma montre quand nous repassons devant le parc  VTT : 9h25’, bon « Y’a plus qu’à ! ».

 

Je trouve enfin le bon chemin (çà se voit, les 55 autres équipes ont laissé des traces) et là çà envoie, chemin en face, à droite, à gauche, un chemin caillouteux et une belle descente, allez on se fait plaisir, à bloc, les cailloux se tiennent à carreau car les deux fous furieux RADOgaffeurs arrivent et Vlan, nous arrivons dans un champ en cul de sac, je m’arrête, regarde ma carte et là Bébert me dit : « il y avait un chemin à droite en haut », je regarde bien la carte et oui, il fallait le prendre, là Bébert sentant que j’allais enchaîner les erreurs en essayant de rattraper le temps perdu, me dit : « C’est bon çà Gill, c’est bon signe, quand on commence comme çà, en général on finit bien » et je me souviens de certaines épreuves faites ensemble il y a quelques années et il n'a pas tort le bougre, çà nous est déjà arrivé (A ce point là, je ne crois pas quand même !).

 

Je me décide enfin à rester zen et à prendre un rythme qui correspond mieux à mes capacités physiques actuelles et à partir de ce moment là jusqu’à l’arrivée finale du dimanche après midi, je suis resté concentré et Bébert s’est mis en 4 pour me faciliter le travail, il me poussait en VTT, il allait à fond la caisse (en courant ou en pédalant) sur l’emplacement de la balise que je lui montrais du doigt, j’économisais au maximum mes forces et j’étudiais en permanence mes cartes (avant de courir ou pédaler et non après avoir foncé, comme au début du raid).

 

Nous commençons enfin, au bout d’une heure de course à doubler les dernières équipes, çà devient bon. Nous arrivons dans la forêt de l’Hermitain sur le premier PC de la journée. Tir aux fléchettes, je prends les 4 fléchettes : 2 dans la cible, 2 à côté, d’après les organisateurs du stand, c’est pas mal par rapport aux autres.

Ensuite ils nous donnent la 1ère carte de C.O. pédestre : 20 balises à trouver dans une forêt, mais avec une carte d’un certain âge pour ne pas dire plus, 2 fois plus (minimum) de layons sur le terrain que sur la carte, des balises cartées mais aussi certaines à tracer à partir des azimuts/distances affichées au pied de certaines balises et la barrière horaire est 12h30’ à la fin de cette C.O. Avec le retard que nous avons pris au début du raid, certains de nos adversaires sont déjà dans ce super mais délicat terrain de jeu, depuis plus de 30’.

 

Pas de panique, je décide de faire simple (David, là je t’étonne, n’est-ce pas ?), le gros layon principal et notre 1ère recherche se solde par une balise que je voyais à 20m à gauche du layon et que nous trouvons en plein milieu du layon et avec déjà dessus 3 autres balises à calculer. Nous sortons du layon pour faire notre calcul et là 2 gars nous demandent de les aider pour le traçage car ils ne se rappellent plus comment on fait, mais le hic c’est qu’ils ont une boussole pour tracer, je leur avoue donc que moi non plus je ne sais pas tracer avec une boussole et je sors mon calque, je leur montre comment je trace avec un calque et je leur donne les 3 emplacements pour qu’ils les marquent sur leur carte (mais leur traçage à eux n'était pas si mal que çà), sur les 3 ils en avaient déjà trouvée 1 par hasard en cherchant des balises cartées, sympas les gars, nous aussi vous me direz sur ce coup là et finalement nous les retrouverons plus tard sur le raid et nous finirons ensemble la C.O. nocturne et toute la journée du dimanche (Jean-Marie et Jean-Michel se reconnaîtront sur ce coup-là).

 

Donc pas de panique, si elles sont toutes comme celle-ci, il ne va pas falloir s’affoler, mais je regarde ma montre : 11h 05’, je pense que nous n’arriverons pas à toutes les trouver mais qu’il faut essayer de faire le maximum pour limiter la casse. Nous jardinons un peu sur certaines mais pas trop, je me rends compte que certaines équipes n’approfondissent pas assez leur recherche et abandonnent facilement une balise pour aller à une autre, quand çà devient un peu technique. Là je me remémore la C.O. nocturne de St Augustin, j’étais persuadé sur la dernière heure ce jour-là que c’était impossible de tout trouver avec là encore un départ catastrophe et que finalement nous avions tout ramené, je décide donc d’appliquer la même méthode, suivre mon traçage du début et les prendre dans l’ordre et même les plus éloignées et arrivera ce qui arrivera.

 

La suite se déroule pas trop mal, nous trouvons à chaque fois dans un délai raisonnable la balise recherchée. Une petite erreur de trajectoire sur l’avant avant dernière balise nous fait perdre un peu de temps, je prends la décision de la laisser et d’essayer de prendre les deux autres qui nous restent car il est 12h15’ et dans 15’ c’est la porte horaire. Nous courons et en face de nous une équipe mixte s’engage dans un layon (pas très net), « Bébert, viens on les suit, ils ont l’air sûrs d’eux », BINGO : 50m plus loin ils trouvent la balise devant nous (Le coup de bol !), je me recale et là no problème pour foncer sur les deux dernières qui ne sont presque qu’une formalité, à part le dénivelé assez élevé. Nous mettons le turbo et donnons notre carton au PC à 12h27’ pour 12h30’ maxi : Carton plein (nous l’apprendrons bien plus tard, mais nous sommes la seule équipe à avoir toutes les balises sur cette C.O.). Pour gagner un raid, j’ai toujours pensé qu’il fallait un peu de chance et là sur cette C.O., elle était de notre côté……….

 

Un petit ravito vite fait et nous remontons sur nos chevaux pour une section rubalisée afin de sortir de la forêt et aussitôt on enchaîne avec une carte pour un suivi d’itinéraire. Là nous sommes une vingtaine d’équipes ensemble (La barrière horaire de la C.O. et la difficulté de celle-ci avaient regroupé les équipes). Ah problème, deux interprétations possibles pour une montée dans une autre forêt, Bébert se méfie et me demande de bien regarder ma carte, car certains prennent à gauche et d’autres légèrement plus à droite, je rectifie le tir et part à droite : résultat , à la sortie de la forêt nous ne savons plus où nous sommes et certains qui avaient pris la solution de gauche nous rejoignent, il faut se rendre à l’évidence, les deux solutions étaient fausses (je ne sais toujours pas où nous aurions dû passer). Nous arrêtons une voiture pour avoir des explications, le mec qui savait tout mais qui en réalité nous donne des explications en jus de boudin, continue de nous faire douter encore un peu plus.

« Allez Bébert, on va plus loin voir comment se présente le prochain carrefour ».

Arrivé au premier croisement, nous regardons ensemble la carte et là Bébert me dit « Nous devons être là », je lui réponds : « Allez on prend le chemin à droite et on verra si l’on trouve un chemin à gauche dans 150m pour confirmer ta supposition »

C’est ce que nous faisons et 5 ou 6 équipes nous emboîtent le pédalier, effectivement 150m plus loin nous trouvons un chemin à gauche et 2 jeunes raideurs qui sont assis entrain de manger tranquillement (qui eux avaient pris le bon sentier dans la forêt).

Je leur demande s'il y avait une balise avant (car nous ne pouvions pas savoir, vu que nous n’avions pas emprunté la bonne piste) : « Non, Non ».

 

Là à bloc pour être devant toute la troupe, car les sentiers sont comme à Monaco pour la F1, impossible de doubler, une descente géniale avec plein de pierres, nous jouons les acrobates, plein gaz, un ruisseau en bas, la passerelle, on ne mouille pas sa chaîne de VTT voyons, il faut penser à son cheval et ne pas jouer avec le feu, 50m plus loin, une balise, « Quel n° » « 17 », « Ah, les salops, les jeunes nous avaient roulé dans la farine, il y en avait une avant » (il nous manquait la 16, car nous poinçonnions les balises dans l’ordre au fur et à mesure de la progression VTT depuis le matin). Je regarde ma carte pour essayer d’évaluer la distance depuis notre départ de la C.O. (à pied) et pour voir où les organisateurs auraient pu mettre cette balise 16, je la vois bien là me dis-je dans ma tête. Je dis à tout le monde « Nous, on revient en arrière la chercher », mais la descente que nous venons de descendre à la Fangio fait sans doute peur aux autres Gus, si bien que personne ne vient avec nous.

Je regarde ma montre et nous faisons demi-tour, nous informons toutes les équipes que nous croisons en leur précisant de faire demi-tour s’ils n’ont pas la balise 16, mais nous devons avoir l’air de Charlatans car personne nous fait confiance (Moi qui pensais avoir une tête d’ange, ben non !).

Nous montons les ¾ de la côte en marchant et en repassant devant les deux jeunes, nous n’oublions pas de les féliciter de leur esprit sportif et environ 400m plus loin, la balise est là (pratiquement où je l’avais pressentie, en regardant ma carte). Bébert fonce la pointer pendant que je commence à rebrousser chemin, les 2 jeunes entre temps ont repris leur chemin, nous les doublons dans la descente, un autre petit merci amer en les déposant, la descente une deuxième fois à bloc, un petit coucou à la balise 17 en passant (je regarde ma montre : 9’ pour faire l’aller/retour) et on lâche les Watts, je me dis que nous venons de gagner 21’ par rapport aux autres équipes qui naviguaient avec nous tout à l’heure, j’ai des jambes de feu et un moral qui se regonfle de plus en plus et je sens Bébert qui « jouit » aussi. Eh oui la jouissance ne se trouve pas uniquement dans l’acte auquel vous pensez, petit cochons !!!!!!

Nous rattrapons et doublons un paquet d’équipes au fur et à mesure de ce suivi d’itinéraire et même celles qui étaient avec nous au début de l’épisode précédent, si bien que nous arrivons seuls au PC suivant (départ du canoë, à la base Kayak de St Maixent), un verre ou deux au ravito, vite fait.

 

Je demande à Bébert de choisir le meilleur canoë (il s’y connaît nettement mieux que moi) et Go, moi devant et lui au gouvernail à l'arrière, çà envoie, l’engin file sur l’eau comme un dauphin dans « Flipper le dauphin », c’est sensationnel cette impression de vitesse, je pense qu’un coup de pagaie de Bébert est à peu près l’équivalent de deux des miens, quelle force !

Mais il se tracasse, personne devant, personne derrière (depuis son aventure l’an passé sur le Tours’N Aventure, il est méfiant sur ce genre d’épreuve), il me demande « Tu es sûr que nous sommes partis dans le bon sens ? », il arriverait à me faire douter, mais je suis sûr de moi à 99%.

Premier barrage, j’exécute les ordres de mon amiral et avec de la vitesse, nous passons sans problème sans s’arrêter, un peu d’eau entre dans l’embarcation au moment de l’entrée du nez du canoë dans l’eau, nous pagayions de plus belle,  un canoë en vue droit devant, en moins de temps qu’il vous faut pour aller de la cuisine aux toilettes chez vous quand vous avez des nausées nous doublons le rafiot, demandez à Fabien et Christophe quel effet çà fait de voir débouler les RADOtrapeurs sur un cours d’eau).

Sur ce coup-là Bébert est enfin rassuré, si nous commençons à doubler c’est que nous sommes dans le bon sens. Nous rattrapons et doublons en moins de deux pas mal d’autres équipes et sur les 4 autres barrages nous déposons systématiquement ceux qui nous précédaient 3’ avant, je pense que le dessous de notre embarcation s’en souviendra et moi j’ai pris une leçon de canoë, merci Bébert, j’ai vraiment pris mon pied (encore !), quel maîtrise, du grand art, beaucoup d’équipes en ont pris plein les yeux, si si des "Rocco Siffrédi" du multisports çà existe, j’en avais un avec moi sur ce raid.

 

 

A l’arrivée des 4 km de canoë, nous arrivons au stand de tir à l’arc, je tire les 4 flèches (pas trop mal) et Go après un ou deux verres d’eau vite avalés nous repartons pour une C.O. à pied (9 balises cartées) qui nous ramènera au PC où nous avons laissé nos VTT. Une C.O. très facile (à part les orties), çà enchaîne super bien et en moins de deux nous retrouvons le PC, encore un ou deux verres un peu de gâteaux salés et nous prenons la carte pour une C.O. VTT qui nous emmène au Bivouac.

 

C’est la dernière épreuve et nous avons jusque là toutes les balises, il faut toutes les trouver, je trace tranquillement la carte (2 balises à tracer et 15 balises cartées). Je connaîs le coin, çà sert d'avoir encadré des stages de triathlon à la caserne de St Maixent, car je prenais souvent le groupe des petits et je leur faisais faire du VTT sur tous ces seniers très techniques. Je m’applique pour faire un traçage simple et efficace car sur certains secteurs (les plus épineux bien sûr), ils ont disposés 4 balises sur 500m2. Les 2 premières balises qui étaient celles à tracer sont très techniques et au bord de la Sèvre Niortaise (entre St Maixent et Ste Néomaye), une fois de plus prendre son temps pour tracer se révèle une très bonne méthode car nous prenons le bon côté de la rivière (bon nombre d’équipes partiront de l’autre côté et se sont confrontées à d’énormes difficultés de progression). MORALITE : il vaut mieux perdre 5’ sur le traçage d’une carte en réfléchissant bien car ensuite vous gagnerez plusieurs fois 5’ dans votre progression (n’oubliez jamais ce conseil).

 

Au bout de 3 km, nous rattrapons et doublons 2 équipes (la n° 4 et la 28), moi devant, Bébert dans ma roue, je lui indique l’emplacement de la balise à trouver à chaque fois que j’arrive sur le secteur du petit bout de chiffon orange tant convoité « dans le champ, tout au bout à gauche », « derrière le hangar », « au coin de la haie, juste sous la ligne haute tension ». Les 4 gars se rendent compte que nous naviguons sereinement et sans faire d’erreur, ils décident de rester avec nous et nous nous sommes très content de leur montrer « notre petit savoir faire », quand on peut aider des gars sympas, on n’hésite jamais, par contre vous me connaissez quand je tombe sur des « cons », moi aussi je deviens « con », mais là vraiment nous sommes tombés sur des supers mecs : 2 copains, Jean-Michel et Jean-Marie (43 ans) et deux frères, Julien et Loïc (dans les 20 / 25 ans).

A part les dénivelés qui nous cassent un peu physiquement, la progression se fait sur un bon rythme et les balises sont à chaque fois très vite dénichées. Nous arrivons à La Crèche, c’est bientôt la fin de la première journée de raid, plus qu’une balise, « là dans cette minoterie désaffectée » et hop direction le stade de la Crèche (arrivée pour le bivouac), pas de problème je connais les rues de La Crèche comme ma poche, le bivouac est juste à côté du lieu de départ des triathlons de la belle époque (années 80), de la piscine (lieu de compét avec les jeunes du DSV) et du stade (lieu de la finale de la Coupe des Deux-Sèvres en foot avec la FAT d’Airvault).

 

Nous arrivons, les 3 équipes ensemble et là 3ème surprise, personne à l’arrivée, uniquement les bénévoles qui venaient de décharger le camion de transport de notre matériel de bivouac. Je leur demande où est-ce que nous pointons, ils me répondent que les dirigeants ne sont pas encore arrivés. Pas de panique, « les gars, regardez ma montre avec moi, vous êtes témoins, il est 17h16’, on va leur dire que nous sommes arrivés à cette heure là ».

Moins de 5’ après, nous voyons Jean-Louis (un des piliers de l’orga) qui arrive en trombe sur son quad et qui me dit « Putain les gars, vous êtes en avance sur ce que l’on avait prévu », je pense en moi-même un peu comme l’avait dit Johnny un jour sur le Paris-Dakar « Si nous n’avions pas perdu une demi-heure au départ, nous serions là depuis une demi-heure ». Jean-Louis marque sur la feuille de pointage 17h16’, il nous fait confiance (il me connaît depuis longtemps)

Bref nous sommes tous les 6 contents de notre journée et je suis énormément surpris d’être arrivés les premiers car je n’ai pas l’impression d’avoir foncé et je ne ressens pratiquement aucune fatigue (Merci Bébert, tu m’as vraiment aidé en VTT).

 

Nous déconnons avec Jean-Louis et il nous dit qu’il n’y a pas de douches (comme d’hab, il faut sentir le raideur pour ne pas dire le fennec pendant 2 jours, je reconnais bien là le bonhomme et je suis assez d’accord avec lui, on est baroudeur ou on y est pas).

Quelques étirements, nous allons à la pêche de notre matos dans le tas de sacs étalés sur la pelouse, je cherche en premier la glacière étiquette 42, je suis aussi content de la trouver que si je trouvais une balise car je sais que dedans ce n’est pas une pince pour poinçonner le carton que je vais trouver, mais une bonne bière bien fraîche (en plus) et là nouveau bonheur, çà tombe dans le gosier et mon corps s’envahit d’un bonheur extrême : « elle est pas belle la vie ! ». Bébert se rend compte qu’il a oublié de mettre ses cigarettes dans son sac « la Vie est moins belle pour lui, car il lui manque sa petite clope ».

Nous prenons tout notre barda et hop en 2’’ la tente 2’’ est installée.

Ah une équipe arrive, un petit coup d’œil sur ma montre 22’ derrière nous, c’est bon çà, je commence à repenser sérieusement au podium final et en parlant avec nos équipiers du dernier tronçon, ils nous disent qu’il leur manque des balises (sur la première C.O. à pied) 4ème surprise, je ne pensais pas un instant qu’ils n’avaient pas toutes les balises et là je me dis que nous sommes donc 1ers, car c’était 30’ de pénalité par balise non trouvée. J’informe Bébert de mon calcul, je pense que lui aussi est satisfait mais il ne le montre pas (fidèle à lui-même, ce n’est pas lui qui va se la péter….). Nous restons donc tous les deux assez discrets sur notre joie intérieure et je me dis qu'il va falloir maintenant assurer sur la C.O. nocturne, je me tracasse un peu car je ne veux pas gâcher l'avance que l'on a sur des erreurs d'orientation de ma part.............Bébert est tellement génial depuis le départ qu'il faut absolument que je lui offre la victoire finale, je vais essayer de faire parler l'expérience, mais c'est plus facile à dire qu'à faire........... Nous verrons bien ce soir............

Nous commençons à déballer nos sacs pour préparer notre petit nid sous la tente et je vois Toff (un autre pilier de l’orga) qui ouvre les vestiaires du stade de foot, Jean-Louis ne savait pas qu’il avait les clefs (il viendra nous demander 1h plus tard si nous savions que finalement il y avait des douches). Vite on fouille notre paquetage pour prendre nos affaires de douche et y aller pour être certain d’avoir de l’eau chaude. Elles sont excellentes et nous remettent complètement sur pied, là vraiment c’est comme si nous repartions à zéro, à part les jambes toutes éraflées (pour moi, car je n’avais pas pris mes guêtres), nous sommes déjà prêts à repartir, Pas si vite, Pas si vite, il n’y a qu’une quinzaine d’équipes d’arrivées…………

 

Après cette bonne douche, nous nettoyons et rehuilons nos chaînes de VTT (nous avions le matériel dans un des sacs), nous terminons d’installer nos lits respectifs et préparons nos tenues pour la C.O. nocturne. Bébert me propose de faire une petite sieste, pas bête (ni scrupuleuse, je vous rassure), nous nous allongeons et pendant une trentaine de minutes les deux guerriers se reposent, çà fait un bien fou.

 

Nous avions décidé de manger vers 19h, à 19h10’ nous sortons des bras de Morphée et hop nous nous installons pour casser la croûte, nous sommes tous les deux de bons mangeurs, le repas va durer pratiquement 45’ et on s’en met plein la panse en prenant bien le temps de mastiquer pour ne pas faire travailler notre estomac (eh oui, même çà il faut y penser).

Ensuite « quartier libre », Bébert va chiner une clope à des jeunes, moi je fais de la com, sur quoi à votre avis, vous avez tous compris, sur RADO bien sûr, échange de mails, d’adresses etc… etc…, je fais un peu le tour des toiles (car la majorité des équipes sont là maintenant, quelques photos (car l’appareil était dans le sac bivouac) et nos voisins de droite (Jean-Michel et Jean-Marie) attachent leurs VTT avec les deux nôtres autour d’un arbre, avec leur antivol.
 

Je vais vers nos voisins de gauche qui arrivent de la douche et je commence à les questionner, ils ont 17 ans tous les deux (un gars et une fille), ils ne sont ni frère ni sœur, ils ne sortent pas ensemble non plus (mais ils dormiront sous la même toile toute la nuit, quand même), ils sont de Montauban, un des parents les a amenés la veille et ils repartent lundi par le train. C’est leur premier raid officiel, ils ont connu le raid multisports en UNSS par leur professeur de sports du lycée (encore un prof génial).
 

A voir leurs visages épanouis, je suis content de voir une fois de plus qu’il existe encore des jeunes capables de faire du sport au lieu d’être devant la télé ou sur Facebook. Je les encourage à continuer dans cette voie et je pense que ce sont deux jeunes assez exceptionnels, bien dans leurs têtes et dans leurs corps. Chapeau à eux car ils termineront bien classés, en plus………

 

Bref, les aiguilles tournent et il faut commencer à être sur le pied de guerre pour l’étape suivante : une C.O. nocturne semi-urbaine avec 30 balises cartées et une carte au 1/7500ème. Là j’ai pris mes guêtres (heureusement car pas mal d’orties) et nous avançons pour le briefing. Qui arrivent tout sourire ? El Présidente : Olivier et Isa, Bébert et moi sommes honorés de leur présence, çà nous colle encore un peu plus la pression mais ce n’est que du bonheur. Et dans l’affaire finalement çà nous arrangera car Olivier fera le traçage de la carte avec nous, sur le capot d’un 4x4 de l’orga. Merci Olive pour ton aide !

La seule « connerie » qu’il nous balance au moment de partir, c’est « Allez les gars, vous en avez pour une heure en gros ». Il n’a toujours pas réalisé que nous n’étions pas encore tout à fait (surtout moi) de son niveau, nous mettrons 2h27’ à 3’ de la meilleure équipe (Nos potes du Bourdet Team), nous avions 3 heures maxi pour la faire.

Direction Sud/Est, dès la première balise nous retrouvons Jean-Marie et Jean-Michel, pendant le traçage nous les avions perdus ainsi que Julien et Loïc, nous reformons donc une partie du groupe pour aller dénicher ces 30 balises nocturnes.

Les 15 premières que nous cherchons sont dans La Crèche, tout va bien, pas de jardinage et nous arrivons sur les bords de la Sèvre Niortaise, orties, épines, des lampes frontales dans tous les sens, je préviens mes 3 équipiers que çà va devenir un peu plus technique, la 16ème sans problème, la 17ème pas de point d’attaque, uniquement comme indice pour moi visuellement parlant, la berge de la rivière, oui mais où, je mesure sur la carte, à 150m de la balise précédente, tiens une barque, pas dedans, pas dessus, on continue et en croisant des équipes qui arrivaient en sens inverse, prise de renseignements, ils cherchent la même que nous (mais comme nous n’avons jamais les n° des balises sur les cartes, nous ne savons pas si vraiment nous cherchons la même).

Je décide de prendre le temps de refaire le point par rapport aux indices terrain/carte, pas de doute, nous sommes trop loin, demi-tour, nous l’avons ratée et en revenant nous voyons un troupeau autour de la barque de tout à l’heure. Les vicieux ! Ils avaient accroché la balise derrière un arbre situé en bout de barque, donc non visible au premier coup d’œil comme nous l’avions fait à notre premier passage (vous voyez, il existe des organisateurs encore plus vicieux que nous). On en rigole car nous on aime çà et nous repartons pour la suite des hostilités tout le long de la rivière, à la balise suivante Jean-Marie rate son coup et tombe à l’eau en voulons poinçonner son carton (de l’eau au-dessus de la tête), Bébert joue les acrobates pour ne pas subir la même punition. La balise suivante nous fait jardiner 2 ou 3’, c’est en me retournant que je la vois, nous étions tous passés à côté sans la voir.

 

A la suivante, c’est la première grosse frayeur de la journée, le point d’attaque est net, pas de soucis sauf qu’il n’y a pas de balise, nous venions de croiser des jeunes en scooter, il est 23h40’ ils sont là en pleine nature, je commence à penser qu’ils l’ont enlevée et c’est sans doute ce qu’ils avaient fait car à 23h44’ (je suis précis car j’avais noté l’heure au dos de ma carte pour le dire à l’orga, c’était la première balise que nous n’allions pas ramener de la journée, pour l’instant), nous trouvons les confettis et pas de balise au-dessus, « pas de panique les gars, je la note sur ma carte » et on continue, nous reprenons un rythme de croisière intéressant et nous repassons pas très loin de l’arrivée pour aller faire la partie située à l’Ouest (nous avons fait une progression en forme de 8).

Nous retrouvons donc une partie urbaine, sauf que certains lotissements neufs ne sont pas sur la carte, il faut donc imaginer les passages, je pense que nous avons pris les bonnes options, çà roule toujours jusqu’à un petit passage entre deux groupes de maisons où nous étions sensés trouver une balise, pas de balise, un paquet d’équipes dans le secteur, çà commence à s’énerver, j’essaie de garder mon calme et ma lucidité pour essayer de dénicher les confettis, pas de confettis non plus, alors là le doute s’installe, mais j’avais quand même remarqué qu’un bout de rubalise (la même que celle des parcours rubalisés de la journée) était accroché au grillage d’une des clôtures. Je fais le tour du pâté de maison, je regarde bien si toutes les maisons (grosseur, orientation, nombre) correspondent exactement à la carte, pas de doute là-dessus, nous sommes au bon endroit.

J’appelle mes 3 équipiers et hop nous reprenons notre route, la suivante est très vite dans la besace et hop rebelote la suivante de la suivante, pas de balise, là je suis sûr de moi, c’est là, Jean-Marie trouve très vite les confettis (encore une balise d’enlevée), je la note sur ma carte et repartons de plus belle. Remarque : 3 balises sur 30 enlevées par des mauvais coucheurs, vous voyez comme c’est difficile à organiser une C.O. en secteur urbain.

 

Les balises suivantes ne sont qu’une formalité, nous croisons les quads des GO qui nous demandent si tout va bien, « pas de problème, on rentre ». A la table de pointage nous donnons notre carton et je leur montre sur ma carte, les 3 balises qui manquent sur le terrain. Ils vérifient avec la carte et le carton de l’équipe qui est arrivée 3’ avant nous (car le reste de la troupe est encore sur le terrain), ok c’est bon, eux aussi il leur manque les 3 mêmes, donc tout va bien. Les organisateurs iront ensuite vérifier sur le terrain (en débalisant) et le lendemain matin au briefing ils nous ont annoncé qu’ils donnaient ces 3 balises en question à toutes les équipes.

 

Je suis content et mes 3 équipiers aussi, nous allons prendre une nouvelle douche (toujours chaude) et aussitôt au dodo, je me dépêche de m’endormir craignant les ronflements de Bébert, finalement c’est moi qui a ronflé. Nous avons bien dormi tous les deux (juste le sol qui était un peu dur, avec une petite mousse, c’est comme si nous étions directement sur le sol). Réveillés à 6h45’ en pleine forme et déjà je suis dans la course, je veux gagner ce raid pour Bébert et je veux aussi par la même occasion prouver à tous les autres RADOïstes que n’importe qui peut gagner un raid un jour ou l’autre, chacun à son niveau bien sûr, très peu d’entre nous serons capables de gagner « la Transmassif » par exemple, mais il faut gagner celui-là pour motiver toute la Tribu……….

 

Un petit tour aux toilettes (avant que le troupeau les envahisse), ensuite je m’installe pour manger (ma bouillie Overtim’s) et boire tranquillement, quand nos voisins se lèvent j’ai terminé de manger, nous préparons nos camel-back et nos tenues pour la journée. Les organisateurs mettent en place le petit-déj et tout le monde se jette dessus sauf moi, car au petit-déj je ne prends jamais de laitage ni café, je laisse donc la troupe se goinfrer et j’en profite pour consulter les classements : un peu plus de deux heures d’avance sur la deuxième équipe et nous sommes les seuls à avoir toutes les balises, je regarde comment sont classés nos petits camarades de route et je commence à calculer pour voir si nous pouvons les aider à revenir au classement final, c’est jouable mais pour les amener sur le podium çà va être serré.

 

Quand Bébert revient, je lui dit que nous avons comme seul objectif de la journée, trouver toutes les balises et avec çà, nous sommes certains de garder la première place, « Ok, Chef ! ». Nous rassemblons et rangeons toutes nos affaires, nous allons les déposer dans le camion et nous sommes prêts nettement avant les autres, compét quand tu nous tiens !

 

Le programme de la journée est nettement moins long qu’hier : VTT’O en suivi d’itinéraire sur 8km, C.O. à pied de 10km avec 30 balises cartées, Là : Barrière Horaire 13h, puis VTT Road-Book sur 9km, Tir à la carabine puis VTT mémo, ensuite escalade/descente en rappel, puis de nouveau suivi d’itinéraire et pour terminer suivi rubalise et traversée du plan d’eau à la nage.

 

Briefing à 8h30’ (simple et efficace comme hier), là j’ai le temps de bien regarder la carte avant le départ, nous nous disposons sous l’arche de départ, nous et nos copains des équipes n°4 et 28 en première ligne, le reste de la troupe derrière.

8h55’ c’est le départ, nous appuyons d’entrée pour être les premiers dans le goulot de sortie du stade, bien vu, mais je vois très vite que toutes les équipes nous marquent à la culotte, elles ont repéré notre n° de dossard (n°42) sur le classement et se disent que nous sommes l’équipe a suivre car nous sommes les seuls à avoir toutes les balises.

 

Nous avions décidé de faire équipe toute la journée avec Jean-Marie, Jean-Michel, Loïc et Julien et qu’à 6 ensemble nous devrions normalement trouver toutes les balises, finalement nous nous rassurions tous les uns aux autres dans l’affaire. Nous avons passé une super journée et nous, nous avons essayé de leur donner quelques astuces pour leurs prochaines équipées sauvages.

Les 8 km se passent comme une lettre à la poste et 2 ou 3 équipes ont finalement pris la décision de nous doubler pour prendre la course en mains, nous ne nous affolons pas car nous gérons notre capital tranquillement et on se sait jamais, un pépin physique ou matériel peut toujours survenir quand on fonce tête baissée, donc restons cool, le rythme employé convient aux 6 raideurs associés.

 

Nous arrivons à Fressines par un chemin (le pire du raid), une montée (pourcentage à 2 chiffres), des cailloux, non des rochers partout et assez long, ouf, nous arrivons en haut et aussitôt sur une petite place c’est le PC course. Dépose des VTT, les bénévoles du ravitaillement arrivent en même temps que nous (super gentilles les petites dames : + de 60 ans), elles se mettent en quatre pour nous servir.

Nous allons à la table de pointage pour prendre la carte de la C.O. pédestre pour 30 balises cartées, nous nous isolons (tous les 6) pour faire le traçage de notre parcours (pour aussi montrer à nos potes comment on procède), une fois les 3 cartes tracées, c’est parti, je dis à Jean-Michel, je te laisse faire et je corrige simplement si tu te trompes, au deuxième carrefour il se trompe, hop, hop, hop c’est pas là, il me demande pourquoi, je lui explique comment il faut positionner sa carte par rapport au terrain, il comprend mes explications et recommence à courir, çà y est il est tombé dedans, à partir de là il mène la danse, il a compris le truc et je pense que nous venons encore une fois de faire naître de nouveaux passionnés (et çà, çà nous fait toujours plaisir).

J’essaie au maximum de les laisser faire pour qu’ils comprennent tous comment orienter, c’est un régal, j’ai juste à ajuster certaines fois sur certains petits détails, nous trouvons les balises assez rapidement à chaque fois que nous arrivons sur zone.

Dans certaines zones boisés, c’est un peu plus technique, il faut aussi jouer avec les orties, les épines, les traversées de ruisseaux mais çà passe toujours et l’enchaînement est correct, nous marchons dans les bonnes côtes (là c’est Bébert qui donne l’ordre de marcher, eh oui ! il sait aussi gérer ses forces et les nôtres surtout, je pense). Tout va très bien jusqu’à la 22ème, car là comme sur la C.O. nocturne de la veille, des mauvais coucheurs ont enlevé la balise, encore une fois, nous voyons les confettis donc c’est bon (même tarif : l’orga la donnera à tout le monde, normal). Une petite erreur sur la fin nous obligera à parcourir un bon 600m supplémentaire, mais rien de méchant.

 

Arrivés à la table de contrôle, carton plein pour nos 3 équipes et pour les deux seules équipes qui sont devant nous, juste devant, nous prendrons les VTT pour repartir tous ensemble après avoir bu et mangé au ravitaillement de nos petites mémés super sympas (merci aux anciens, en l’occurrence aux anciennes !).

 

Nous repartons avec un Road-Book (très bien fait), au 3ème carré (dans la fameuse descente caillouteuse à souhait , VTT à la main), nous descendons jusqu’en bas, erreur, il fallait prendre le sentier à droite au milieu de la descente, on retourne, décidément ce chemin nous le connaissons sur le bout des doigts (4 fois), nous retrouvons les 2 équipes (Aigonnay Raid Passion) de tout à l’heure à ce fameux sentier transversal, nous les laissons passer devant et nous sommes donc 10 ensemble sur des sentiers magnifiques (allez vous promener du côté de Fressines, çà vaut le coup). A la case 16, nous avons un petit doute mais rien de méchant et à la case 25, c’est l’arrivée au stand de tir à la carabine, où çà ? ……………….. Au club de tir de……………….Thorigné (Lolo, Manu et Denis, çà vous rappelle rien !).

Etant très conscient de mon niveau sur ce genre d’exercice je laisse Bébert jouer le Lucky Luke de service, il ne se débrouille pas trop mal et nous limitons les dégâts car pour un bon tireur, çà pouvait aller jusqu’à 40’ de bonus (personne n’y arrivera).

 

Un petit ravito, vite fait et c’est reparti en VTT Mémo et une balise à chaque carte, pas très compliqué, c’est cool, ce parcours nous amène dans des carrières au PC suivant et là : arrêt du chrono, normal car nous arrivons à l’escalade/descente en rappel, je prends le temps de boire et quand je me retourne plus personne, mes copains sont tous déjà partis (à pied) pour rejoindre le lieu des réjouissances du moment (il fallait suivre un sentier rubalisé sur 500m).

Depuis longtemps j’évite ce genre d’exercice et tous mes équipiers savent que je laisse ma place très facilement sur ce genre de « conneries », donc Bébert sait que c’est encore une fois à lui de jouer, il nous fera étalage de sa force physique et avalera le parcours en moins de deux et uniquement à la force des bras.

Nous retournons à la table de chronométrage, je donne l’ordre à mes équipiers de prendre tranquillement notre temps pour se ravitailler et de laisser partir les 2 équipes de l’ARP79, nous prenons vraiment notre temps et la petite dame nous donne la dernière carte (du raid) qui nous amène au plan d’eau du Lambon, je regarde, c’est bon c’est assez court, mais beaucoup de bois (90% du parcours) et sur aucun sentier marqué sur la carte, Oh Aïe, Aïe, Aïe, çà va sans doute être difficile. Je suis très vite rassuré, car ils ont rubalisé les sentiers (supers sentiers) partout dans la forêt, c’est beaucoup plus simple comme çà évidement.

 

Nous arrivons au-dessus du lac, descente traditionnelle à travers les champs et les bouses de vaches, le ruisseau et la pelle du lac, montée du talus sous le pont de singe et là tout content, qui nous attend ? Jean-Louis : « Allez, les gars posez vos VTT au pied du talus et revenez me voir ». Nous exécutons les ordres du GO et il nous demande de suivre à la nage (gilet de sauvetage obligatoire) la corde qui traverse le plan d’eau et ensuite 100m en course à pied jusqu’à l’arche d’arrivée.

Nous profitons de cette baignade obligatoire pour nous rafraîchir un peu car le soleil tape depuis un bon bout de temps, je savoure déjà notre victoire, car là à part un arrêt cardiaque je ne vois pas bien comment nous pourrions perdre notre première place, mais on ne sais jamais (ceux qui connaissent mon aventure de Tiffauges il y a quelques semaines, peuvent avoir des doutes sur ma capacité à affronter l’eau froide).

Mais pas de « catastrophisme », tout se passe bien, je me hisse sur le ponton, enlève mon gilet de sauvetage et cours comme un lapin pour rattraper mon Bébert National qui vole vers l’arche d’arrivée. Ca y est, c’est fait, c’est gagné, nous nous félicitons tous les 6 et nous sommes très contents de ces deux jours d’aventure sportive et humaine. Merci les gars !

 

Ensuite, comme sur chaque raid, nous discutons entre nous les différentes équipes et chacun raconte ses galères, nous allons chercher notre chariot au fourgon de Bébert pour revenir chercher notre barda que les bénévoles ont ramenés du bivouac. Nous rangeons tout notre matos dans le fourgon et nous allons prendre une bonne douche et c’est là que nous faisons un peu plus connaissance avec nos dauphins. La douche est bonne et nous retape.

 

Il est 15h, nous avons faim et nous décidons d’aller manger un steak/frites au restaurant du lac, à la terrasse avec un demi-fraise, nous savourons notre victoire, les ARP79 sont là aussi et nous discutons, ce sont les organisateurs des 1ers 24h de VTT du Lambon fin septembre prochain (çà tombe bien, j’envisageais de les faire), après quelques renseignements, le président de leur assoc finit par me convaincre de les faire. Si cet été, j’arrive à m’entraîner convenablement et que mon genou me laisse tranquille, je tente l’aventure en individuel (c’est aussi faisable par équipe). Tapez dans Google : Aigonnay Raid Passion pour avoir quelques renseignements et venez tenter l’aventure vous aussi, pourquoi pas !

 

Nous redescendons au lac, nous allons nous asseoir à une table (à l’ombre au début) et nous discutons avec des bénévoles (des carrefours sur le début de la journée, c’est pour cela qu’ils sont déjà là) et ensuite quand le soleil arrive sur cette table nous allons en dénicher une autre à l’ombre cette fois et devant l’arche d’arrivée, nous assistons aux arrivées successives des équipes, tout le monde passe l’arche, le sourire jusqu’aux oreilles, la magie du raid multisports a encore frappé tous les participants, pour certains un peu plus fort que d’autres : un coude cassé par ci, un menton à moitié arraché par là, des genoux strappés à gogo, les médecins ont eu pas mal de boulot, paraît-il.

 

Arrive l’heure de la remise des prix, nous nous préparons et ils commencent par les 3èmes : ARP79 , puis les 2èmes : une autre équipe d' ARP79 et les 1ers : RADO Gill et Bébert, Jean-Michel et Jean-Marie terminent 4èmes et Loïc et Julien 8èmes. Nous recevons notre Sanglier d'Or, j’en profite bien sûr pour prendre le micro, mais pour une fois je fait soft et pas trop long, je m’améliore quand même, j’en profite pour remercier les organisateurs (car c’est grâce à eux que nous, nous prenons notre pied) et pour remercier Bébert de son aide sur ces deux jours et tout le monde applaudi bien sûr, une fin de raid normal finalement.

 

Puis c’est l’apéro (Bébert et moi jus d’orange, les autres punch), les femmes de Jean-Marie et de Jean-Michel sont arrivées avec leurs enfants, nous faisons leur connaissance et nous allons manger tous ensemble au repas de clôture du raid, qui est installé dans le restaurant du lac (où nous avons pris notre steak/frites 4h auparavant).

 

Super buffet et à volonté, vous me connaissez, j’en reprends deux fois (c’est le minimum pour moi) et là à votre avis que fais-je pendant tout le repas ?

Comme d’hab je reprends mon rôle de Gourou pour arriver à persuader les femmes de nos nouveaux amis à se mettre au raid. Elles n’y croient pas beaucoup, ni leurs maris d’ailleurs, c’est dommage car elles en sont capables, j’en suis persuadé.

 

Je sais, je suis incorrigible, je veux mettre tout le monde au raid, mais j’aimerai tellement que chaque être humain sur cette foutue planète, comprenne que les choses simples sont les meilleures et que l’obsession de réussite professionnelle et financière est ce qui met notre si belle planète en grand DANGER, une vie simple, des jeux simples entre toutes les races, les sexes et les âges , chacun prenant le temps d’apprendre aux autres et de les aimer sans aucune arrière pensée, sans fric et sans ambition personnelle feraient de ce monde un jardin extraordinaire.

Vous pensez que je rêve, je ne crois pas, moi c’est cet idéal là qui me fait avancer et même si parfois je désespère, j’essaie d’apporter du bonheur autour de moi et beaucoup d’entres vous me rendent la pareille, c’est donc la preuve que je suis un peu dans la vérité………..

 

Je reviens au sujet de ce résumé, nous partons du parking vers 20h30’ et en route pour le retour. Nous arrivons au Deffend à la tombée de la nuit, notre périple de deux jours est terminé, nous avons vécu une belle aventure humaine, nous avons partagé des moments de pur bonheur avec de nouveaux potes, le pied quoi !

 

VIVE  LE  SPORT  ET  VIVE  RADO.

       

Après l’écriture de ces 7 pages (et encore, je suis loin d'avoir tout raconté), j’aimerai savoir si vous êtes nombreux à avoir eu la patience de tout lire. Je vous serais très reconnaissant de me le dire par mail ou de vive voix. Merci d’avance, car vous comprendrez facilement que je veux savoir si à l’avenir, je dois continuer à faire long ou à me contenter d’un résumé très succinct.


 
 



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